Les raves d'automne, que l'on appelle aussi navets blancs, sont les laissées-pour-compte de la grande famille des légumes. Fraîchement récoltées, elles finissent généralement dans les mangeoires du bétail. Elles faisaient pourtant partie des denrées alimentaires de base jusqu'au Moyen Age, mais ont par la suite été supplantées par la pomme de terre. La purée de pommes de terre et de raves d'automne est un vestige culinaire de cette époque encore prisé de nos jours. Baptisée Räbebappe (Räbe signifie «rave» et Bappe, «bouillie»), elle est traditionnellement servie au moment de la récolte, à la fin de l'automne. Si les navets blancs ont survécu, c'est aussi grâce aux cortèges d'enfants qui les célèbrent en les sculptant pour en faire des lanternes lors de la Räbeliechtli; cette tradition perdure dans différents cantons suisses. Ces légumes n'ont certes pas totalement disparu de nos cuisines, mais on les rencontre aujourd'hui essentiellement sous forme fermentée, c'est-à-dire pressés et conservés dans du sel. Contrairement à la choucroute, la compote aux raves n'a toutefois jamais vraiment rencontré de franc succès culinaire. C'est dommage, car comme tous les légumes soumis à fermentation lactique, elle regorge de précieux nutriments qui renforcent durablement, entre autres avantages, nos défenses naturelles. Le processus de fermentation génère par ailleurs des probiotiques, dont les effets positifs sur la flore intestinale ne sont plus à prouver. Polyvalentes, les raves d'automne sont un atout précieux en cuisine. Elles peuvent être préparées de la même manière que la choucroute ou bien l'accompagner. Aigres-douces, elles peuvent être dégustées crues ou cuites, en salade, sur une tarte ou avec un plat de viande tel qu'un rôti, un ragoût, des abats ou des saucisses.
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